Nous sommes devenus des parents adoptifs
Notre séjour au Burundi a été un patchwork d’images et d’émotions que nous gardons comme souvenir.
Nous ne pouvons pas oublier ces jours-là, car justement, à ce moment, tout a pris forme, instant après instant, comme une explosion de vie nouvelle, une renaissance.
Nous sommes enfin devenus parents, et dans cette nouvelle condition, nous nous sommes sentis revivre ; nos vies, depuis ce 2 mai 2017, ont pris une nouvelle forme.
Nos enfants n’ont pas fait l’effort de comprendre le langage parlé, mais ils ont enfin recueilli les émotions transmises par le langage du cœur : les câlins, les jeux et les chansons… au fil des minutes et des heures prenait forme un puzzle qui traçait dans leur esprit les contours de papa et maman, deux figures dont ils n’avaient qu’un concept abstrait.
Nous avons exploré leur monde fait de sourires et de désir de foncer vers leur nouvelle vie, tandis que nous voulions ralentir ces moments pour profiter pleinement de toute cette merveille qui nous inondait.
Les courses au bord du lac Tanganyika, les éclaboussements d’eau jusqu’à être mouillés, les promenades et les randonnées, les jeux dans la piscine et les soirées passées à bavarder sont les moments qui ont déclenché tellement d’émotions que nous avons découvert que nous avions en commun et, avant de quitter le Burundi, nous partageons ces sentiments.
La pensée constante pour ces enfants
Nous étions réjouis par nos enfants, leurs sourires, leur enthousiasme et leur vitalité, mais les regards des enfants restés à l’orphelinat dans l’attente d’une maman et d’un papa nous trottaient dans la tête.
Ces yeux disaient, sans aucun mot, qu’eux aussi souhaitaient vivre une vie différente.
Le jour de notre départ, Léopold, le directeur de l’orphelinat, mais surtout la personne qui s’était occupée de nos enfants jusqu’à quelques jours auparavant, est venu nous voir.
Dans le bus qui nous emmenait à l’aéroport, sans trop y penser, nous lui avons dit que nous avions pensé à l’aider à faire en sorte que les enfants en attente de la rencontre de leur vie et aussi ceux qui n’ont pas pu être adoptés pourront mieux vivre ; pour tous ces enfants, nous avons pensé à une vie honorable et à une maison accueillante où ils pourront vivre.
Cette conviction a été le point de départ d’une grande aventure, le partage de nos idées et d’un rêve fou, dont nous ne croyions pas, au départ, qu’il pourrait se réaliser.
Leonardo, Francesco, Antonio e Sabino, les 4 supers papas de 4inzu
La réalisation d’un rêve : la naissance de 4inzu
Si l’on dit que rêve se réalise une étape à la fois, alors la première fut à Polignano a Mare. Tandis que les vagues continuaient leurs mouvements, nous, les 4 papas, avons donné vie à 4inzu, signant l’acte de constitution de l’association, qui ne serait pas celle qui est devenue aujourd’hui sans les quatre fantastiques mamans et nos quatre magnifiques enfants.
Le mot “inzu” en langue kirundi signifie “maison”, mais aussi “famille”, car nos quatre familles sont le carburant qui alimente ce rêve fou.
Nos projets
Aujourd’hui, presque quatre ans après, nous avons construit l’orphelinat de Gitega appelé Nice Hope House, une “belle maison de l’espoir” qui accueille plus de 50 enfants et jeunes.
Nous avons également lancé des projets de soutien à la nutrition et à la santé des enfants, d’achat de mobilier, ainsi que des projets pour la durabilité de la structure, une boulangerie, une école maternelle et des subventions pour les jeunes étudiants universitaires.
Beaucoup de gens nous considèrent comme des héros pour ce que nous faisons, mais nous pensons que notre force réside dans les nombreux donateurs qui ont partagé notre rêve en nous donnant un coup de main et ceux qui continueront à le faire pour nous aider à réaliser tous les projets que nous avons en tête.
Peut-être… quand nous jouons à la bataille avec nos enfants sur le canapé, quand nous faisons une course pour voir qui arrivera le premier, quand certains soirs nous les regardons dormir… eh bien, c’est seulement à ce moment-là, même sans superpouvoirs, que nous nous sentons comme des “super-papas”, mais quand même pas trop!
Merci à Ornella Lauria pour la traduction française de l’article publié sur le site superpapà.it